• Dans notre recherche d’un passepartout qui nous ouvre les portes du bonheur ou d’une relation harmonieuse avec les autres, nous avons déjà évoqué la confiance, la connaissance réciproque, la force d’un regard neuf sur les évènements, les personnes ou les choses, ou le partage d’un bien ou d’une souffrance. J’aurais envie aujourd’hui de parler un peu avec vous de l’argent.

    A première vue, l’argent est un moyen presque infaillible pour ouvrir toutes les portes, même celles qui semblent le plus hermétiquement fermées. Et il n’y a malheureusement ici pas beaucoup de différence entre l’argent « honnête » et celui de la corruption, comme pour enlever aux consciences tout scrupule. Si vous avez assez d’argent, vous pourrez pratiquement tout vous permettre, obtenir un visa dans n’importe quel pays et donc ouvrir toutes les frontières, participer à toutes les initiatives de vie sociale ou culturelle qui peuvent vous intéresser, faire profiter vos enfants des meilleures universités, pour rester dans les limites d’exigences positives. Car l’argent ouvre aussi les portes de la domination sur les autres et de toutes sortes d’activités qui facilement contournent les lois et vous font entrer dans un monde opaque où l’homme n’est plus considéré pour ce qu’il est mais pour ce qu’il a.

    On voit bien tout de suite que l’argent en soi n’est pas un vrai passepartout. Le proverbe dit bien que l’argent ne fait pas le bonheur. Car il peut ouvrir presque toutes les portes matérielles mais il est bien souvent incapable d’ouvrir les portes du cœur de nos frères et sœurs en humanité. Pire encore, obliger quelqu’un, par la force de l’argent, à me faire entrer chez lui, c’est tout de suite le mettre mal à l’aise et me condamner à avoir pour toujours avec lui une relation fausse, basée sur l’hypocrisie ou le mensonge, une comédie perpétuelle où l’on pense beaucoup de choses qu’on ne s’avouera jamais.

    Alors passepartout ou non ? Je crois qu’ici aussi il ne faut pas donner trop d’importance à notre ami l’argent, ni dans un sens positif ni dans un sens négatif. Si c’était dans un sens surtout négatif, nous devrions tous être pauvres pour connaître le bonheur, et ce serait assez ridicule de parvenir à une telle conclusion. Et dans un sens négatif, celui qui n’aurait pas d’argent serait condamné à être toujours une personne marginale, exploitée par les autres et à la merci de toutes formes d’injustice.

    La « vision des quatre verbes » de notre blog va nous donner ici encore la clé du problème : « être », « accueillir », « donner ou se donner » et « refuser ». Pour « être » pleinement homme et pleinement heureux, nous devons apprendre à « accueillir » simplement tout ce que nous avons l’occasion de recevoir et pourquoi pas l’argent, qui n’a rien de mauvais en soi, puisqu’il est au départ un symbole de commerce équitable. Mais là où commence le danger, c’est lorsque je détourne cet argent sur moi-même, sur mes propres intérêts au lieu de m’en servir avec responsabilité pour le bien des autres et de la société. L’argent que je reçois est fait pour être aussitôt « donné », il doit produire du bien social, matériel ou spirituel, il doit m’aider à construire la communauté humaine, une communauté où règne le partage dans la réciprocité. Je peux donc sans problème laisser passer beaucoup d’argent entre mes mains, mais en « refusant » tout détournement sur moi et sur mes pauvres intérêts égoïstes.

     

    Je n’aurai ainsi plus jamais le problème de l’argent, ou des problèmes d’argent, car j’entrerai dans le cercle d’une communauté vivante où toutes les portes seraient ouvertes dans la justice et l’intérêt des plus faibles ou des plus démunis. Il faut certainement une grande confiance en l’homme pour en arriver là. L’illusion communiste qui a engendré un monstre au lieu de résoudre les problèmes sociaux de l’humanité, semblerait prouver que seul un sain égoïsme mesuré est la solution pour une vie harmonieuse entre les hommes, avec un peu de justice et en même temps beaucoup de méfiance réciproque. Moi, qui ai la chance de vivre depuis bientôt cinquante ans en communion des biens avec des personnes de tous pays, comme une immense famille où tout circule simplement sans jalousie, sans qu’on passe son temps à comparer ses biens avec ceux de son voisin, puisque les biens du voisin sont aussi les miens, je sais bien que là est la solution. Comment faire vivre cette solution merveilleuse au niveau d’une institution, d’un pays tout entier et de toute l’humanité, il y a encore bien du chemin à faire. Pourquoi ne pas y travailler ?


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  • La nature a toujours été une grande amie de l’homme. Il lui arrive bien de faire des caprices et même de provoquer des catastrophes épouvantables, souvent causées d’ailleurs, directement ou non, par la négligence de l’homme, mais le plus souvent la nature est une compagne apaisante, sécurisante, qui remet souvent les choses en place, là même où l’homme l’avait maltraitée.

    C’est qu’il y a des lois dans la nature qui permettent le plus souvent de deviner  à l’avance ce qui va se passer et de ne pas trop s’inquiéter du lendemain. Ces lois sont par exemple celles de la succession harmonieuse des saisons ou de l’équilibre entre le chaud et le froid, entre le sec et l’humide. Mais je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur le principe des vases communicants que nous avons tous étudié à l’école dans notre jeune âge.

    C’est extraordinaire comme cette réalité des vases communicants vient toujours tout équilibrer. Trop d’eau d’un côté, pas assez de l’autre ? Laissons le surplus de l’eau abondante se déverser là où elle manquait et tout va redevenir harmonieux. Mais il faut laisser faire la nature, évidemment. L’homme est toujours tenté de mettre des murs ou des barrages partout pour tout contrôler, mais en contrôlant il enferme, il bloque, il paralyse.

    Cette loi des vases communicants est d’abord une loi physique, mais je voudrais l’appliquer aujourd’hui à la réalité politique dans laquelle nous nous trouvons. Il est évident que notre pauvre Moyen Orient est depuis un certain temps écrasé, secoué, divisé par une chaîne d’injustices qui viennent l’une après l’autre rendre l’atmosphère de plus en plus irrespirable. Comment en sortir ? L’idéal serait que le bon sens, la conscience, l’intérêt commun, le désir d’aider les plus faibles finissent par trouver des solutions valables pour résoudre nos problèmes, mais tout cela semble s’éloigner chaque jour un peu plus.

    Mais la surprise c’est de voir ces derniers temps que l’intervention de la Russie est en train de changer les cartes qui étaient sur la table et de redonner de l’espoir à beaucoup. La Russie, ou la Chine seraient-elles des pays modèles qui pensent d’abord à secourir les opprimés et qui sont capables de dépasser leurs propres intérêts pour servir vraiment l’humanité ? Je pense que personne ne se fait beaucoup d’illusions sur ce sujet. Sans vouloir être méchant, je crois que la politique internationale est encore aux mains de multinationales qui n’ont pas beaucoup de scrupules pour essayer de dominer les autres sur l’échiquier mondial.

    Alors que se passe-t-il ? Simplement que ces injustices créent des vides, beaucoup de vides quelque part, et que des pays comme la Russie ou la Chine y voient une aubaine pour trouver ou retrouver une influence sur le monde que les pays occidentaux essayaient de garder pour eux. Le monde est-il plus honnête, plus altruiste ? Au niveau individuel, on trouve beaucoup de gens disponibles pour servir leur peuple ou même les autres peuples, mais au niveau social bien des pas restent à faire pour purifier le monde politique de tous ses égoïsmes. C’est que la nature a horreur du vide et quand un vide se crée, il se trouve toujours quelqu’un pour le remplir.

     

    On peut faire la même considération en économie. Les riches exploitent les pauvres, ils deviennent toujours plus riches et les pauvres plus pauvres. Mais, à un certain moment, cette dynamique malsaine ne peut plus continuer, parce que si les pauvres sont trop pauvres, à qui les riches vont-ils vendre leurs produits ? Chacun a finalement « intérêt » à ce que les autres aillent mieux, même si ses intentions étaient au départ complètement fermées aux problèmes des autres.

    Et c’est exactement la même chose pour la construction de la paix. La paix est encore loin, mais les rares pays de la région qui connaissent encore un peu de paix à l’intérieur de leurs frontières commencent à se rendre compte que créer des conflits chez le voisin finit par se retourner contre soi-même. De la même manière que vendre ou écouler des armes peut sembler profitable économiquement, mais provoque une telle violence, en augmentant les problèmes du terrorisme ou des réfugiés, que la situation va déborder un jour ou l’autre sur tous ces pays qui jouent avec le feu.

    Alors nous tombons à nouveau dans le piège d’un optimisme béat ? Certainement pas. La situation au Moyen-Orient reste toujours dramatique. Mais ce drame ne dépasse pas encore certaines bornes. Les conflits sont nombreux, mais ils ne sont pas encore généralisés. Personne ne veut plus penser à la possibilité d’une troisième guerre mondiale qui serait peut-être fatale pour tout le monde. Les intérêts généraux ont eux aussi leur « bon sens ». On se rend bien compte que continuer à dominer l’autre ou à le frapper se retournera un jour contre nous, chacun de nous…

     

    Derrière cet équilibre encore précaire, le croyant voit certainement la main de Dieu, capable de faire ressortir du bien même de situations qui n’ont apparemment apporté jusqu’ici que du mal. Celui qui ne croit pas en Dieu, mais qui croit en l’homme pourra voir dans tout cela le sursaut d’une humanité qui refuse d’en arriver à un suicide collectif et qui croit encore que l’homme a assez de ressources pour ne pas tomber comme un aveugle dans le précipice qu’il s’est lui-même créé. Nous cherchions des passepartouts pour ouvrir nos portes et nos murs. Le bon sens des « vases communicants » peut certainement nous redonner de l’espoir !


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  • « ll faut revenir sur le sujet », me propose un beau commentaire après le premier article « Casser nos murs ».  ! « Là tu casses les murs et c'est nécessaire. Mais on risque de se fracasser sur le ou les murs des autres ....C'est peut-être le risque à "choisir " ? »

    Bien volontiers je reviens sur le sujet. Je voudrais surtout que personne ne se sente jugé par ma manière un peu provocante de dire les choses. Nous vivons tous au milieu de « murs » qui nous ont souvent été imposés et contre lesquels nous ne pouvons pas faire grand-chose. Redisons aussi qu’existent des murs bienfaisants et nécessaires qui nous permettent de trouver la paix au milieu de la confusion, ou la chaleur quand il fait froid dehors, ou la fraîcheur quand il fait trop chaud, et tout cela est compréhensible sans avoir besoin de multiplier les exemples. Tâchons seulement que nos murs aient toujours quelque part des portes (avec des clés et des passepartouts), ou même simplement des fenêtres, qui permettent d’entrer et sortir.

    Mais moi, je voulais surtout parler des murs que nous-mêmes nous construisons sans même parfois nous en rendre compte et qui augmentent les divisions, les tensions ou les conflits dans le monde ou nous vivons. Si les autres insistent pour créer ou inventer toujours de nouveaux murs, ils sont libres au fond, même si je suis sûr qu’on ne peut jamais se sentir vraiment heureux et libre entre des murs qu’on hausse tous les jours un peu plus, en croyant se protéger, mais en se séparant finalement de tout le monde.

    Il ne s’agit pas ici d’aller briser les murs des autres, ce serait une très grande responsabilité, cela pourrait être dangereux pour les autres et pour nous. A moins que notre frère ou notre sœur, qui se sent en prison dans les murs qu’il s’est construits, nous demande lui-même ou elle-même de l’aider à les abattre. Il ne s’agit pas non plus de se fracasser sur les murs des autres. Il est souvent bien inutile d’aller vers quelqu’un qui refuse de nous recevoir. Il s’agit de sortir de nos murs à nous, ceux dont nous sommes au moins en partie responsables et ils sont nombreux. C’est là que nous pouvons jouer. C’est là que nous pouvons être plus attentifs au cours de la journée.

    Et surtout je répète combien il est dangereux, inutile et contreproductif de répondre au mal par le mal. D’abord parce, bien heureusement, nous n’en sommes pas capables. Si nous voulons être violents avec les violents, nous verrons bien vite que nous ne savons pas faire et qu’ils vont tout de suite gagner la bataille. Mais il faut surtout se mettre à leur place, en comprenant que ces pauvres gens violents le sont sans doute devenus car ils ont eux aussi été victimes un jour ou l’autre de cette violence et ils n’ont pas trouvé sur leur route quelqu’un pour leur montrer le chemin de la paix. Nous pourrions être les premiers. Sans parler d’exemples extrêmes, nous avons tous fait l’expérience d’assister à un accident de voitures ou d’en être même les victimes. Quelle différence entre celui qui sort de sa voiture en colère, qui commence à insulter celui qui l’a cogné et menace de le frapper, si ce n’est pire (et cela finit toujours par beaucoup de négatif), et celui qui n’a peut-être aucune responsabilité dans l’accident, mais qui sort de sa voiture et va en paix demander à l’autre s’il se sent bien, si au moins il n’a pas été blessé. Combien cet autre, qui est peut-être en pleine confusion, va le remercier de son attitude compréhensive !

    Tout est là dans le courage et la présence d’esprit de chaque instant d’inventer une attitude, une poignée de main, un sourire, une question qui détendent l’atmosphère, qui permettent de trouver une solution sereine aux problèmes les plus ardus. C’est la racine de la vraie non-violence, qui peut parfois nous sembler trop héroïque pour nos propres forces, mais qui commence au fond par de petits gestes tout simples de la vie de tous les jours. Car l’autre, qui s’attendait à nous voir nous cacher derrière notre mur, est tellement surpris de nous voir aussi spontanément ouverts devant lui, que son mur lui-même va peut-être tomber tout seul et il va nous remercier pour toujours.

     

     


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  • « Passepartout » disions-nous ! Toute notre vie se passe à chercher des clés et surtout des passepartouts pour ouvrir les portes qui nous enferment et qui nous empêchent d’aller où nous voulons. Nous en avons déjà trouvé comme les passepartouts de la confiance, de la connaissance réciproque, du regard neuf que nous apprenons à poser sur les évènements et les personnes. Mais sont-ils suffisants ? Car quand on parle de portes fermées, cela veut dire aussi qu’il y a des murs qui nous bloquent et nous divisent, et ces murs sont bien plus terribles en soi qu’une porte fermée.

    La solution pour pouvoir passer partout, la solution radicale, serait donc de ne pas même avoir de murs. Sans murs il n’y aurait plus besoin de portes et encore moins de clés pour les ouvrir. Je suis en train d’exagérer bien sûr, comme d’habitude. Nous savons bien que les murs sont souvent nécessaires, pour nous protéger d’abord du froid et de la pluie, du bruit et de la confusion, pour nous permettre de vivre avec une certaine paix ou une certaine intimité. Cela va de soi. Mais ne trouvez-vous pas qu’une foule de murs sont aussi inutiles et même malfaisants ? Depuis les murs réels come le fameux mur de Berlin, qui s’est heureusement écroulé, ou tous les murs qui sont encore en train de se construire de tous côtés au Moyen Orient, jusqu’aux murs psychologiques, politiques ou culturels que nous érigeons chaque jour, soi-disant pour nous protéger des autres qui nous dérangent ou nous menacent, et qui finalement nous emprisonnent nous-mêmes.

    Je voudrais parler ici des murs que sont les cercles vicieux, ces cercles maléfiques desquels il est presque impossible de sortir, car un cercle fermé est la manière la plus simple, la plus radicale d’empêcher pour toujours de sortir. Et ce qui est pire c’est que ces murs des cercles vicieux ne sont absolument pas nécessaires ou indispensables, c’est nous qui nous les créons artificiellement en pensant ainsi résoudre nos problèmes, alors qu’au contraire nous les augmentons. Ces cercles vicieux c’est la manière de vouloir résoudre un mal par le même mal. On essaye ainsi de résoudre la violence par la violence, la peur des armes par la multiplication des armes, le mensonge par d’autres mensonges, la corruption par d’autres formes de corruption. On pense éliminer ceux qui tuent en les tuant, sans penser que nous finirons par être tués nous aussi avec la même logique.

     

    Comme le communisme mondial, espérance des pauvres, qui prétendait résoudre les injustices, mais qui en a créé finalement de plus grandes. Et combien de fois nous tombons dans le même piège ! Combien de fois nous nous mettons à juger ceux qui jugent. Combien de fois nous nous plaignons de ceux qui se plaignent ou nous crions contre ceux qui crient. Nous voulons dominer ceux qui dominent ou éliminer ceux qui éliminent, nous menaçons ceux qui menacent. Et les hommes de bonne volonté dans tout cela ne savent plus qui croire et vers qui se tourner. Tous prétendent travailler pour la paix et la paix semble de plus en plus lointaine. Il est temps de briser ces cercles vicieux qui nous enferment dans de véritables prisons. Nous essayerons bientôt de revenir plus longuement sur ce sujet, dans cette rubrique « passepartout », mais qu’en pensez-vous ?


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  • Il a quelques jours, j’ai fait la connaissance de quatre nouvelles personnes que je n’avais jamais vues auparavant. La rencontre était évidemment facilitée par les amis que nous avions en commun et qui nous avaient invités en espérant justement que cette nouvelle rencontre soit pour tous une belle découverte réciproque.

    Mais quelle qualité de relation ce soir-là tout à coup, quelle spontanéité, quelle profondeur ! Avec la simplicité d’échanger sur des problèmes personnels intimes que nous avions connus au cours de notre vie, comme si nous étions amis depuis longtemps déjà… Je suis sorti de cette rencontre émerveillé de la beauté et de la richesse de l’être humain.

    Et je me suis alors demandé pourquoi nos relations ne sont pas toujours aussi belles. La réponse est bien simple : c’est que, ce soir-là, il n’y avait entre nous encore aucune poussière. Aucun préjugé, aucune méfiance, aucune raison de ne pas croire sincèrement en l’autre. Tout était ouvert devant nous.

    Pourquoi nos relations deviennent-elles souvent si difficiles, même en famille, ou parfois surtout en famille ? C’est tout simplement parce que la poussière s’est installée. Notre regard a perdu sa pureté de la première rencontre. Nous croyons désormais connaître l’autre et l’autre croit nous connaître, alors que nous nous sommes en réalité arrêtés à tel ou tel petit accident qui a un jour ou l’autre entaché notre relation et qui a tout bloqué ou bloqué en grande partie la belle ouverture initiale.

    Que faire pour guérir de cette maladie ? Là aussi la réponse est toute simple, même si cela ne veut pas dire que la vérité soit ensuite toujours facile à vivre. C’est que notre soi-disant connaissance de l’autre est devenue une fausse connaissance. Nous savons très bien que la vie évolue sans cesse. Nous ne serons jamais plus ce que nous étions encore hier. Si nous voulons donc vraiment connaître l’autre, nous devons apprendre à le connaître aujourd’hui. Nous devons « faire connaissance » avec lui aujourd’hui. Les éléments d’hier peuvent évidemment servir, comme ces amis communs qui nous aident à nous rencontrer. Mais ces éléments d’hier ne sont qu’une indication qui peut nous aider, mais surtout pas nous bloquer et nous empêcher de découvrir maintenant la nouvelle beauté de l’autre.

    Belles paroles, impossibles à mettre en pratique ? J’imagine tout de même que chacun a déjà essayé. C’est sûr qu’avec certaines personnes c’est plus facile qu’avec d’autres. Alors profitons de ces relations privilégiées pour apprendre vraiment à faire chaque jour de nouveau connaissance, dans la réciprocité, à regarder nos frères et nos sœurs en humanité chaque jour avec des yeux nouveaux. Et cela nous donnera le courage d’ouvrir de plus en plus ce regard neuf à un plus grand nombre de personnes, comme l’ont fait ces gens extraordinaires que nous citons souvent dans notre blog, comme Gandhi, Martin Luther King ou Jean Vanier.

    Ce qui est sûr, c’est que continuer à regarder l’autre de l’extérieur, ou dans le passé qui n’existe plus, ou dans l’avenir où nous imaginons des problèmes qui n’auront peut-être jamais lieu, ne servira qu’à nous compliquer bien inutilement la vie. Tout n’est pas rose dans nos relations, c’est évident. Mais là où il y a un problème, essayons d’en parler simplement dans la vérité d’aujourd’hui, essayons de voir comment notre interlocuteur essaye probablement lui aussi de s’en sortir et nous verrons qu’il y a peut-être de nouvelles solutions positives surprenantes. N’oublions jamais, comme nous le disions l’autre jour que « l’autre attend » lui aussi : ne le décourageons pas comme nous-mêmes avons risqué de nous décourager. (Voir la rubrique « Découvertes »)

     

     


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