• Oui, c’est le souhait que j’ai envie de faire aujourd’hui à tous mes lecteurs. Je sais que la plupart d’entre eux sont chrétiens convaincus, mais pas tous, j’ai aussi des lecteurs musulmans et d’autres qui n’ont pas de référence religieuse, alors leur souhaiter de Joyeuses Pâques de résurrection ce serait peut-être mal placé.

    Mais parler de Pâques alors, vous me direz que ce n’est pas non plus valable pour tout le monde. Et pourquoi pas ? Pâques veut dire simplement « passage ». Vous avez lu mon article sur « le passage » du 7 mars dernier dans « En vie de vocabulaire » ? Le passage est une réalité merveilleuse : « passer » des ténèbres à la lumière, de la guerre à la paix, d’un problème à sa solution. Alors je suis heureux de souhaiter à chacun un bon « passage » vers tout ce qu’il espère voir se réaliser au plus tôt.

    Quant à la « réciprocité », vous avez bien dû vous apercevoir que c’est sans doute le mot de ce blog qui m’est le plus cher. Et cette fois-ci je m’adresse à mes amis chrétiens. Bien sûr que la résurrection est le plus grand des miracles, un évènement qui a changé, pour nous, le cours de l’histoire. Mais ne pensez-vous pas qu’il est normal qu’un Dieu soit capable de ressusciter ? Tandis qu’un Dieu qui nous conduit à la réciprocité avec Lui, c’est pour moi le miracle le plus merveilleux.

    Jésus aurait pu vaincre simplement la mort et retourner chez Lui auprès du Père. Mais voilà qu’il a décidé avec le Père et l’Esprit de nous entraîner avec eux dans la réciprocité d’amour qu’ils vivent ensemble, unis et distincts de toute éternité !

    La réciprocité c’est la purification de l’amour, car elle empêche l’amour d’être possessif ou à sens unique. La réciprocité c’est la garantie que toutes nos actions en faveur de l’autre, faible, ou démuni, n’iront pas d’une personne supérieure à un pauvre inférieur, mais seront simplement le partage entre deux frères ou sœurs en humanité. La réciprocité c’est la seule possibilité qui nous est donnée de pénétrer vraiment dans le cœur de l’autre sans le blesser, mais au contraire en le faisant tressaillir de joie, car lui aussi peut pénétrer en nous de la même façon, d’égal à égal, et pourtant différents.

    Et ce qui est extraordinaire, c’est qu’il n’est pas besoin d’être croyant pour « croire » en la réciprocité et l’expérimenter. Mystère de l’humanité ? La réciprocité est sans doute le plus beau et le plus grand de nos passepartouts et nous y reviendrons prochainement. Mais bien peu de gens semblent avoir découvert sa beauté et sa puissance. A nous de nous entraider à le faire. Ce sera un pas de plus pour illuminer notre monde triste et malade…

     

     

     


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  • Le 21 août dernier, j’ai écrit un article dans la rubrique « Interdépendance » qui s’intitulait « Pessimiste ou optimiste ? » C’est un sujet qui me tient à cœur et sur lequel je reviens aujourd’hui, poussé par une citation de William Arthur Ward, écrivain américain mort en 1994, que je viens de trouver sur le site « citation-celebre.com » (un site très intéressant où vous pouvez même trouver des citations de mon blog).

    Que nous dit William Arthur Ward ? 

    « Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles. » 

    Il faut avouer que cette phrase est formidable, courte, légère, poétique, profonde et réaliste à la fois. Elle fait réfléchir. Elle nous montre combien nous perdons de temps dans la vie de tous les jours à nous plaindre, à espérer, les mains dans les poches sans rien faire, alors que la réalité nous attend et que nous pouvons agir. C’est aussi une critique indirecte à tous ceux qui passent leur temps à regretter le passé ou à tout attendre de l’avenir sans vivre tout simplement l’instant présent. Il y a une grande sagesse dans ces quelques mots bien frappés.

    Et pourtant cette phrase m’a laissé un sentiment de frustration et d’injustice. Je sais qu’une seule phrase, comme un seul article ne pourra jamais tout dire, ce sera toujours une sorte de caricature de la réalité, mais tout de même !

    Pourquoi surtout l’optimisme empêcherait-il d’être réaliste ? C’est là que je proteste. J’ai déjà raconté à mes lecteurs combien j’ai eu à lutter dans ma vie contre mes tendances pessimistes de nature et combien l’optimisme est devenu peu à peu en moi une conquête de chaque jour. Je ne vois pas pourquoi cela m’empêcherait de voir la réalité en face.

    Je sais bien qu’il existe une manière d’être pessimiste qui évite d’affronter les évènements tels qu’ils sont, comme il existe un optimisme béat qui est une sorte de fuite des responsabilités et qui prépare des lendemains encore plus tristes.

    Mon optimisme, l’optimisme réel que de vrais amis m’ont aidé à découvrir en chemin n’est en contradiction ni avec le pessimisme ni avec le réalisme. C’est encore une fois le lien entre les trois, leur interdépendance qui va provoquer l’harmonie et la paix intérieure.

    D’abord parce que refuser de voir les souffrances réelles du monde en nous et autour de nous serait tout simplement stupide. On doit toujours écouter et comprendre ceux qui souffrent et qui se plaignent, sans les juger du dehors. On doit bien sûr regarder en face les problèmes et les comprendre aussi dans leurs racines, leur contexte et leurs conséquences.

    Mais ce que j’ai appris de la vie, c’est que l’homme a toujours des énergies cachées capables de lui faire dépasser n’importe quel obstacle, surtout s’il est capable de s’unir aux autres pour se lancer dans la bataille.

    L’homme est né, il est venu au monde pour créer des liens d’amour et d’amitié avec ses semblables et personne ne l’empêchera de le faire (à part certaines situations extrêmes qui seront toujours provisoires, et à part la mort, mais c’est là un autre sujet sur lequel nous reviendrons). « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », dit le proverbe. Tant qu’il y a de la vie, je peux regarder en face les problèmes pour les résoudre, je peux chercher des solutions « réalistes », je peux m’unir à tous les hommes de bonne volonté qui veulent se battre pour la victoire de la justice sur les ténèbres. Je peux croire que l’humanité est plus grande que ses problèmes et que ses démons.

    Si ce n’était pas vrai, il y a longtemps que nous serions tous morts et que l’humanité aurait disparu de la surface de la terre. Et pourtant elle est toujours là, souvent mal en point, fatiguée, déprimée, malade, mais encore pleine de ressources. C’est cela notre « passepartout » d’aujourd’hui (comme le dit le titre de notre rubrique). La solution aux problèmes de pessimisme, d’optimisme ou de réalisme, c’est l’humanité elle-même qui n’en finit pas chaque jour de tomber et de se relever et qui invente chaque fois de nouveaux chemins pour s’en sortir.

    Ce n’est donc finalement pas tellement important si je suis pessimiste ou optimiste, c’est parfois une question de caractère, mais pourquoi passer son temps à juger les autres qui n’ont rien compris ? Mettons-nous tous ensemble et agissons, réagissons, le monde nous attend et il n’y a pas de temps à perdre !   

     

     


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  • J’ai découvert récemment un des plus beaux proverbes que j’aie jamais lu, un proverbe mexicain qui dit : « Ils ont voulu nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous sommes des graines. » Quelle sagesse, quelle force non-violente et quelle humilité à la fois dans une telle affirmation ! Il y a là la résolution de tous les conflits mondiaux.

    Aucun pouvoir injuste, aucun complot, aucune ambition criminelle ne pourra jamais rien contre nous parce que nous sommes des graines. Ils pourront essayer de nous faire disparaître, de nous cacher sous terre pour que nous ne les dérangions plus, sans comprendre que c’est là que nous allons nous développer, et ressortir bientôt à la lumière et à la vérité avec une force irrésistible qui va balayer d’un coup tous les mensonges et les intérêts mal placés.

    C’est une leçon de l’histoire. Chaque fois que des forces mauvaises ont voulu réprimer les élans de justice et de solidarité naissant au cœur de l’humanité, ils n’ont fait que leur donner plus de force encore. C’est l’histoire des persécutions contre les premiers chrétiens qui a enraciné dans le sang la diffusion de ce nouvel esprit qui allait changer le monde. C’est ce qui se produit chaque fois qu’on essaye d’éliminer des géants de l’humanité comme Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela, dont nous parlons si souvent dans ce blog. Certains ont payé de leur vie ce choc frontal, mais leur cause n’en a été que plus forte encore. D’autres ont seulement été arrêtés momentanément, mis en prison ou torturés, mais ils en sont sortis eux aussi avec un élan encore plus difficile à arrêter.

    Mais la question véritable, c’est de savoir si nous sommes des graines authentiques. Si nous nous battons contre l’injustice simplement pour défendre nos intérêts, prêts à répondre au mal par le mal, sans trop nous soucier du sort de nos frères en humanité et si nous voulons résoudre par la guerre ou la violence des situations d’oppression en faisant du mal nous aussi à des civils innocents, ou bien si nous sommes des graines positives qui travaillent pour le bien de tous sans distinction.

    Alors notre plus grand problème ne sera plus tellement, jusqu’à la fin de nos jours, de savoir comment nous défendre si nous sommes attaqués, mais de développer en nous la vie de cette graine féconde qui peut redonner l’espoir autour de nous. Car si, le jour du conflit, nos adversaires trouvent en nous des graines qui se sont desséchées en route, qui n’ont plus en elles aucune vigueur, alors nous serons balayés, injustement ou justement cela ne changera rien, mais nous serons perdus pour nous-mêmes et pour l’humanité.

    C’est bien beau d’être une graine mais c’est aussi une grande responsabilité que nous pouvons assumer surtout si toutes ces graines fécondes sont capables de s’unir entre elles pour faire face aux épreuves de toutes sortes. Car trop de graines ont voulu se battre toutes seules et se sont desséchées à leur tour. Mais notre bataille a encore de beaux jours devant elle, si nous réussissons à être fidèles tous ensemble à cette vision du monde que personne ne pourra obscurcir.

     

     


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    Combien de gens se plaignent à longueur de journée, se sentent victimes d’injustices, de traitements négatifs à leur égard ! Et ils ont généralement bien des raisons de se plaindre, sans aller peut-être jusqu’à dire que les autres ont tous les torts, mais si on se sent trompé ou rejeté ou maltraité par quelqu’un, il doit bien y avoir des raisons objectives.

    Le problème c’est que ces personnes qui nous font du mal se plaignent à leur tour d’autres personnes qui leur ont joué des mauvais tours, qui ne les acceptent pas, qui sont toujours contre elles.

    Mais où est la vérité dans tout cela ? Vous savez que la vérité est en général ce qu’il y a de plus simple ? La vérité n’est jamais compliquée. Quand on la trouve, on n’a plus besoin de discuter pendant des heures.

    Alors, dans notre cas, au lieu de nous casser la tête à essayer de comprendre qui a raison ou qui a tort dans cette histoire, où sont les mauvais et où sont les bons, je crois que la vérité la plus évidente c’est qu’en effet toutes sont des victimes.

    Nous sommes tous, quelque part, victimes de notre éducation, de notre hérédité, des gens que nous avons rencontrés et qui n’ont pas su nous comprendre. Nous avons tous subi des injustices, des traumatismes, des persécutions, plus ou moins directes ou violentes. Et les autres autant que nous. Nous sommes quelque part tous sur le même plan, pour le simple fait que nous sommes tous des hommes et des femmes, avec des défauts, des qualités, des problèmes, des espoirs, des réussites et des échecs.

    Mais alors, vous ne croyez pas que cette vérité, apparemment terrible, peut devenir une libération, un nouveau « passepartout » pour l’harmonie entre les hommes ? Car si mon frère et ma sœur sont comme moi des victimes, pourquoi perdre tout ce temps à les juger et à me plaindre d’eux ? Pour gâcher ma vie et la rendre définitivement triste, sans espoir de lumière ?

    Tandis que si je sors un jour de ce tunnel, sans doute parce que j’ai trouvé des gens sur mon chemin qui m’ont aidé à voir les choses autrement, je n’ai plus de temps à perdre à juger tout le monde et à me plaindre d’eux pour rester dans la médiocrité jusqu’à la fin de mes jours.

    Non, ma vie va changer maintenant. Moi, je ne suis plus une victime, puisque j’ai transformé toutes mes épreuves en défi positif, mais c’est pour me sentir alors supérieur aux autres qui n’ont pas réussi à se libérer de leur « victimisme » ?   Ou bien c’est pour me battre de tout mon cœur pour que le plus de gens possible autour de moi aient la chance comme moi de s’en sortir et de dépasser leur état de « victimes ».

    Car, si nous sommes tous des victimes, nous sommes tous aussi des personnes qui ont de la chance, car nous avons des milliers de frères et sœurs autour de nous en qui nous pouvons un jour ou l’autre découvrir un ami, une amie, des alliés, des conseillers, de vrais compagnons de voyage.

    Vous connaissez tous comme moi des personnes handicapées qui ont illuminé de leur bonté et de leur sourire tout leur entourage, tout au long de leur vie. Et pourtant c’est vrai qu’ils étaient handicapés. Mais la vie ne se mesure pas aux conditionnements. Elle se mesure aux énergies positives que chacun est capable de découvrir au fond de son cœur et de faire fructifier.  

     

     

     

     


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  • Si nous avons trouvé déjà beaucoup de clés et de passepartouts pour ouvrir les portes et les barrières qui se ferment devant nous, il en est une assez radicale que l’on oublie trop souvent : apprendre à ne pas se défendre quand on nous critique. Je parle bien ici de critique verbale ou de la pensée. Ne pas vouloir se défendre quand on est attaqué physiquement est un autre sujet, celui de la non-violence, mais nous en parlerons une autre fois.

    Mais lorsqu’on nous juge, on nous critique, en face ou par derrière, en privé ou devant tout le monde, pourquoi notre premier réflexe est-il presque toujours de vouloir nous justifier et nous défendre, avant même peut-être d’avoir bien compris ce que l’autre nous reproche ?

    Le résultat est immédiat : le fossé va encore grandir avec celui qui nous attaque. Il va chercher et probablement trouver d’autres arguments pour nous montrer qu’il a raison. Nous allons faire de même à notre tour. Et tout ce que nous aurons gagné ce sera de hausser encore plus les murs qui nous séparent, sans plus aucun espoir de se comprendre.

    Pour reprendre comme exemple le sujet abordé il y a deux jours dans notre rubrique « Provocations », c’est-à-dire pourquoi les églises de France sont-elles vides, il y a bien des manières de réagir. La manière la plus spontanée sera de ne pas accepter cette critique, en disant que ce n’est pas vrai. Il y a beaucoup d’églises en France ou l’on voit des jeunes, des familles, des enfants. Et puis, dans beaucoup de paroisses, il y a un renouveau remarquable. Les gens ne sont peut-être pas très nombreux, mais la qualité de la vie chrétienne est désormais évidente et la qualité est tellement plus importante que la quantité ! Il y a un retour au spirituel dans les médias. Le journal La Croix est un quotidien qui se vend bien. Et puis regardez le Pape François. Et pensez à tous ces pays d’Amérique latine, d’Afrique ou d’Asie où les églises sont pleines ou il y a beaucoup de vocations à la vie sacerdotale ou religieuse…

    Tous ces arguments sont en partie valables, mais ils nous empêchent de regarder en face le problème, et notre interlocuteur, qui est peut-être bien disposé envers nous au départ, avec une intention de vrai dialogue, va vite s’en aller avec l’impression que nous sommes de mauvaise foi.

    C’est tellement plus beau d’accepter les critiques, pas pour se décourager, pour se déprimer et se sentir soudain tout misérables ou incapables. Là n’est pas la question. La critique des autres n’est pas forcément malveillante et méchante. Nos amis d’autres bords sont comme nous en recherche et quelle joie pour eux et pour nous lorsque nous acceptons le défi de regarder en face les questions telles qu’elles se posent. C’est une véritable libération pour eux et pour nous. C’est le départ d’un dialogue authentique qui nous fera du bien à nous en premier et d’une recherche ensemble de nouveaux points communs à développer, de nouvelles pistes à explorer.

     

    Lorsque nous restons figés sur nos positions, nous ne progressons pas, mais surtout les autres se détournent de nous pour toujours. Tandis que si nous écoutons sincèrement les questions et les critiques, nous découvrons de nouveaux éléments auxquels nous n’avions pas pensé auparavant, nous nous enrichissons et surtout nous nous faisons de nouveaux amis, touchés par notre humilité et notre franchise. Car eux aussi se posent des questions sur eux-mêmes, eux aussi ont toujours envie de se défendre, parce qu’ils n’ont peut-être jamais trouvé quelqu’un qui discute avec eux de manière ouverte et bienveillante. Nous pourrions peut-être être les premiers. Qu’avons-nous à perdre à écouter et comprendre les autres ?


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