• Pourquoi tellement de mensonges en ce monde ? On dirait qu’ils ne cessent d’augmenter ces dernières années. Et on se demande  vraiment à qui ils peuvent profiter, car, un jour ou l’autre la vérité va ressortir. On ne peut pas éternellement tricher avec la vérité.

    Mais voyez vous-mêmes cette phrase publiée dans le journal Le Monde de dimanche dernier, le 21 mai :

    « Le président américain a évoqué dimanche à Riyad une « bataille entre le bien et le mal » et a appelé les pays du monde à « isoler l’Iran » jugé responsable du terrorisme. »

     

    Et qui parle, s’il vous plait ? Le pays qui sème, directement ou indirectement, le plus de terreur dans le monde. Le président d’un pays qui continue à jouer avec le feu de toutes les manières possibles en encouragent le terrorisme d’un côté et en faisant semblant de le pourchasser de l’autre.

    Et comment avoir le culot d’affirmer que l’Iran est responsable du terrorisme dans le monde ? On peut très bien ne pas être d’accord avec tout ce que fait l’Iran, mais tout le monde sait bien que le terrorisme pur et dur de ces dernières années est le fruit de la vision d’une minorité sunnite, encouragée par des services secrets étrangers (qui en fin de compte n’ont rien de secret !) et qu’il n’a rien à voir avec l’Iran.

    Heureusement que les mensonges finissent par se contredire. Comme lorsque les Etats-Unis s’allient aux Kurdes en Syrie pour faire la guerre à Daech, alors que leur allié turc bombarde ces mêmes Kurdes en les accusant d’être des terroristes.

    Le mot terrorisme ne veut peut-être plus rien dire ? Les maquisards qui faisaient la guerre à l’occupant allemand de 39 à 45 étaient sans doute des terroristes du point de vue d’Hitler. Gandhi, Nelson Mandela étaient-ils des terroristes, eux qui refusaient l’ordre injuste établi contre leur peuple ? Suffit-il de défendre une cause pour être accusé de terrorisme ? Je crois que les médias ont une grande part de responsabilité dans la diffusion de nouvelles pareilles, lorsqu’ils ne sont pas capables de les filtrer et de dire clairement qu’elles sont un affront à la vérité… Nous reviendrons souvent sur ce sujet !

     

     


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  • J’avoue que je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment pour suivre toute la campagne politique en France en vue des prochaines élections présidentielles. Ici, au Liban et au Moyen Orient, où je vis depuis plus de 46 ans désormais, j’ai bien d’autres urgences humanitaires.

    Mais ce que je vois de la propagande électorale de certains candidats me fait bondir. Je ne peux plus me taire. C’est vraiment une honte ! Comment Mme Le Pen se permet-elle de mettre sur ses affiches deux phrases comme celle-ci : « Pierre, agriculteur en retraite, vit avec 284 euros par mois. » « Hélas pour lui, Pierre n’est pas migrant. » C’est simplement indécent. Déjà susciter la haine et la jalousie de cette manière, ce n’est pas beau. Mais envers qui, je me demande ? Envers les gens les plus démunis de la terre? Je ne sais pas si Mme le Pen a le courage de se dire chrétienne. Mais cela fait pleurer de penser qu’une foule de gens qui se disent chrétiens tombent dans le panneau. Mais peut-être sont-ils innocents…

    Mais Mme Le Pen ne peut pas être innocente, elle. Elle sait très bien que ces migrants fuient la pauvreté de pays que la France continue à exploiter par les trafics des multinationales qui volent les richesses aux peuples les plus pauvres pour nous enrichir nous-mêmes un peu plus. Ou bien ils fuient la guerre parce qu’un de leurs parents a peut-être été massacré sous leurs yeux par des criminels sans scrupules qui utilisent des armes que nous avons vendues, là encore pour nous enrichir sur la mort des autres. Ce n’est pas un minimum de justice si un peu de cet argent volé revient finalement à ces pauvres misérables ?

    Oui, je sais qu’il y a encore en France des gens comme Pierre qui vivent sous le seuil de pauvreté et qui n’arrivent pas à s’en sortir parce que leurs voisins, individualistes ou égoïstes, ne pensent même pas qu’ils pourraient les aider. Au Moyen Orient, il y a des gens qui touchent seulement 100 euros par mois et qui aident ceux qui en touchent 50. Nous aurions beaucoup à apprendre de la solidarité qui se vit au Moyen Orient : 2 millions de réfugiés au Liban pour un pays qui en compte moins de 5 millions et la France veut remettre de l’ordre chez elle en refusant d’accueillir de pauvres gens sans défense, qui sont souvent dans cet état à cause de la politique française, directement ou indirectement ? Je croyais que la non-assistance à personnes en danger était passible de peines légales : je dois être trop naïf.

    Heureusement qu’il existe tout de même encore une France profonde de la solidarité. J’espère qu’il y aura chez mes compatriotes un sursaut d’humanité en ces temps difficiles. Sinon où allons-nous finir ?

     

     


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  • Encore une fois les dernières nouvelles de l’actualité mondiale ont de quoi nous angoisser. Je pense que tous nous regardons l’avenir avec une certaine inquiétude. Et je voudrais repartir aujourd’hui d’un article très intéressant d’Antonio Rodriguez, publié dans « L’Orient Le Jour » du 15 janvier et qui a pour titre : « Avec Trump, la mondialisation entre dans l'ère du chacun pour soi »

    J’en recopie seulement ici deux passages, bien significatifs :

     « …Des inégalités croissantes que l'économiste français Thomas Piketty a mis en lumière dans sa base de données en ligne WID.world. "La part qui revient aux revenus les plus élevés est en hausse dans la quasi-totalité des pays sur les dernières décennies, que ce soit dans les pays développés ou les pays en développement", a-t-il constaté. » 

    « La mondialisation du chacun pour soi
    Pour Xavier Timbeau, directeur principal de l'OFCE, la victoire de M. Trump "n'est pas du repli sur soi". Il s'agit, au contraire, d'une "volonté de tirer un maximum la couverture vers soi", a expliqué l'économiste à l'AFP.

    "Nous entrons dans une étape où il n'y a plus de bienveillance de la part des pays développés à l'égard de ceux en développement, mais au contraire la défense d'intérêts contre ceux des autres", a-t-il ajouté. »

    Mais où va-t-on avec une telle dynamique ? L’homme, qui se croit pourtant de plus en plus intelligent, ne se rend pas compte que le monde est au bord d’une catastrophe ? Il n’y a pas besoin d’être un grand économiste pour s’apercevoir que les inégalités croissantes ne sont dans l’intérêt de personne. Ces riches toujours plus riches que feront-ils quand le monde autour d’eux sera tellement pauvre qu’ils ne pourront même plus leur vendre les produits de leur richesse ? Sans compter l’explosion prévisible d’un monde toujours plus pauvre qui ne résistera plus longtemps au désir d’envahir ces riches et de leur prendre par la force ce qu’ils n’ont pas été capables de partager.

    Alors où est la solution ? Que chacun s’arrange dans son coin ? C’est désormais impossible. Nous sommes tous trop interdépendants. On ne peut plus arrêter la mondialisation. Mais il faut cesser d’avoir peur de cette mondialisation qui n’est en soi ni positive, ni négative, c’est un état de fait, c’est l’habitation de l’homme du XXIe siècle. Une habitation n’a rien de bon ou de mauvais en soi. C’est le style de vie qu’on choisit qui va en faire un enfer ou un paradis, ou au moins une possibilité de vivre dans une certaine harmonie.

     

    Alors luttons de tout notre cœur et de toute notre intelligence pour que l’homme se réveille, qu’il arrête de « se replier sur soi » ou de « vouloir tirer toute la couverture à lui », ce qui ne fait pas une grande différence. C’est tellement mieux quand on se met ensemble pour des plans de développement où il y a de la place pour tout le monde. N’y a-t-il pas encore assez de richesses sur notre terre pour que tous en profitent ? 


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  • Oui, je crois tout de même que j’ai le droit de parler aujourd’hui et de crier sur les toits ma peur et mon angoisse. Cela va faire tout de même bientôt 46 ans que je suis arrivé dans ce merveilleux pays qui est vite devenu ma seconde patrie. C’était un beau soir de janvier 1971. Le Liban était encore ce qu’on appelait la Suisse du Moyen Orient. Je me suis souvent battu pendant toutes ces années, chaque fois que je retournais en France, pour qu’on sache la vérité sur ce qui se passait au Liban.

    Mais aujourd’hui, je sens que le Liban est encore plus en danger que même aux pires moments de la guerre. Et ce qui m’a décidé à écrire ce sont des nouvelles qui circulent ces temps-ci dans le pays, de gens bien intentionnés qui disent que Mr Trump va finalement défendre les chrétiens du Moyen Orient. Peu importe les mots exacts du nouveau président des Etats-Unis, peu importe le contexte dans lequel ils ont été pris. Mais le mal est déjà à moitié fait. Un simple raisonnement qui fait croire aux chrétiens de la région que finalement quelqu’un d’important va venir les sauver de la catastrophe annoncée.

    Je crois qu’il n’y a pas de piège plus subtil et plus maléfique que celui-là. Oui, je sais que, dans certaines régions du Moyen Orient, des chrétiens sont persécutés. Mais d’abord ils ne sont pas les seuls. Il y a eu certainement beaucoup plus de musulmans que de chrétiens qui ont été victimes de Daech. Mais appeler au secours, pour nous sauver, quelqu’un qui se vante de vouloir chasser tous les musulmans des Etats-Unis, c’est tomber de nouveau dans le piège de la violence et de la haine et ce n’est certainement pas cela qui peut rassurer les chrétiens.

    Si la majorité silencieuse des musulmans de la région qui aiment encore les chrétiens voit que nous devenons les alliés de leurs ennemis, alors c’est sûr : ce sera la fin pour toujours de la présence chrétienne au Liban et au Moyen Orient, et nous l’aurons bien mérité.

    La présence chrétienne n’a de sens ici que comme une oasis de paix et de convivialité au milieu du chaos de tous les conflits. Les chrétiens de nos pays ne pourront rester ici que s’ils sont aimés et respectés comme un ferment d’unité et de collaboration ouverte au-delà des divergences de toutes sortes. Les chrétiens n’ont pas besoin de supports extérieurs pour s’en sortir. Des supports qui ne sont jamais complètement sincères ou désintéressés. Si nous continuons à vivre ici comme chrétiens ce sera seulement parce que nos amis musulmans seront convaincus du bienfait de notre présence. Ce seront nos amis musulmans sincères qui nous sauveront. Il n’y a pas d’autre solution. Et si quelqu’un n’en est pas convaincu, alors c’est sans doute mieux qu’il s’en aille tout de suite de la région et ce sera inutile de crier encore au complot. Car, si complot il y a, le complot ne peut jamais rien contre des gens unis. Et il y a encore au Liban et au Moyen Orient suffisamment de gens sages pour éviter que nous nous précipitions tous ensemble dans l’abîme !

     

                                                                             


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  • Vous avez dû lire mon dernier article « Crimes de guerre, ou bien c’est la guerre qui est un crime ?». Je suis à la fois content de l’avoir écrit et un peu triste. Car j’y apparais au fond comme un accusateur universel et qui suis-je pour me donner ce rôle ? N’est-ce pas encore une fois une bataille violente pour s’opposer à la violence ? Mais comment construire cette paix ?

    Oui, je suis convaincu que la guerre est un crime, parce que tuer est un crime, même quand c’est pour se défendre. On doit avoir le courage d’appeler les choses par leur nom. Mais à condition de ne pas continuer à accuser les autres comme si nous-mêmes nous étions innocents. Et c’est ce qui m’a gêné à la relecture de mon article.

    Je ne suis au fond pas plus innocent que beaucoup d’autres. Moi aussi je suis un criminel, car je suis complice de ces crimes que continue à perpétrer l’humanité. Parce que, quand j’étais à l’école, j’ai appris que l’histoire de l’humanité a été faite de guerres qui n’en finissaient jamais et je me suis laissé convaincre que c’était presque normal, comme une fatalité.

    J’ai vécu des années de guerre au Liban et au Moyen Orient, j’ai bien essayé de soulager des souffrances et de vivre le mieux possible la solidarité avec ceux qui étaient dans le besoin, mais combien de fois je me suis tu, impuissant et donc complice, devant la violence.

    Combien de fois j’ai voté pour des hommes politiques qui continuent à avoir du sang sur les mains parce qu’ils décident de s’engager dans des conflits dont on ne connait que le début, mais jamais la fin. Pourquoi n’ai-je pas eu le courage de faire du chantage avec ces hommes politiques en leur disant que je voterai pour eux le jour où ils cesseront de vendre des armes ?

    Nous sommes tous plus ou moins criminels, ce n’est pas toujours directement notre faute, mais personne n’est innocent de ce sang qui continue à couler aux quatre coins du monde et qu’on regarde couler comme on va voir un film au cinéma, sans même réagir, en faisant seulement des commentaires ou des paris sur qui est le plus fort, le plus faible ou le plus malin…

    On ne peut pas rester les bras croisés devant cette catastrophe humanitaire. « Humanitaire » dans le sens où l’homme finit par y perdre son âme, ses valeurs, son identité. Alors que l’homme est la plus grande merveille de l’univers, son plus grand miracle, voilà qu’il devient sa honte, son ordure, son plus grand gâchis. Ne peut-on pas s’aider un peu plus à changer le cours de notre histoire, faire que la guerre ne soit plus jamais « une chose normale » ?


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