• Je continue aujourd’hui ma réflexion sur la phrase terrible de cette pauvre femme qui refusait d’avoir des enfants en disant : « Je ne veux pas m’inquiéter toute ma vie pour une autre personne. »

    Quand on lit ou qu’on entend de telles affirmations, il y a de quoi être effrayé. On a l’impression de se trouver devant quelqu’un qui n’a rien compris à la vie. Et ce n’est sans doute pas sa faute si elle est née et a grandi dans un milieu où tout le monde est en quelque sorte aveugle…

    Car la plus élémentaire découverte, fascinante, que l’on devrait avoir la chance de faire en grandissant, c’est de se rendre compte que je ne suis rien sans les autres. Que si j’existe, c’est que je suis déjà au départ le fruit de l’amour au moins entre deux personnes, et aussi de toute une famille qui s’est développée dans le temps et a débordé jusqu’à moi.

    Et si tous ces « autres » qui m’ont transmis la vie sont bien en moi pour toujours, je vais encore découvrir peu à peu que mon moi, si unique et si important, c’est vrai, est encore le fruit de rencontres avec des personnes qui ont marqué chacune des étapes de mon voyage sur cette terre.

    Et je veux parler ici surtout des personnes qui m’ont marqué de l’intérieur. Car on sait bien qu’il y a dans la vie des rencontres difficiles qui nous blessent, mais ces personnes qui nous ont peut-être fait du mal restent toujours plus ou moins extérieures à nous. Tandis que celles qui sont entrées dans notre esprit et notre cœur dans un courant d’amitié ou d’amour que nous avons vécu et que nous continuons à vivre dans la réciprocité, jamais il ne nous viendrait à l’esprit de dire : « ce sont d’autres personnes », comme si elles étaient complètement étrangères à nous. Car nous sentons au contraire que ces personnes font partie du plus intime de nous-mêmes, qu’elles sont pour nous une lumière, une boussole, une consolation, un ressort, un appui, un tremplin… tous les mots merveilleux que l’amitié ou l’amour peuvent nous suggérer.

    Alors, c’est vrai, quand on s’inquiète pour quelqu’un qu’on aime (et notre fameuse dame sent peut-être qu’elle devrait aimer cette « autre personne » qu’elle mettrait au monde), ce n’est pas facile chaque jour, cela fait peut-être passer des nuits blanches, cela fait toujours souffrir. Mais n’est-ce pas ensuite cette souffrance partagée avec l’autre qui fait que l’amour grandit encore plus entre nous, comme un arc en ciel après la pluie ou l’orage ? Notre vie n’est pas facile, mais elle est tellement pleine d’expériences de jour en jour plus surprenantes qu’on se demande comment quelqu’un peut préférer encore rester seul dans son coin plutôt que de se donner à la vie. Il y a certainement là une maladie à guérir, qu’on devrait prendre un peu plus au sérieux dans notre société moderne.


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  • L’égoïsme et l’individualisme ne sont pas une nouveauté de nos temps modernes, ils sont un fléau qui frappe l’humanité depuis que l’homme est homme, et chacun de nous en sait bien quelque chose. Mais il y a une différence entre la conscience de ce mal ou de ce fléau en nous et le fait de le prendre comme une situation tout à fait normale. Que j’aie envie de me replier sur moi-même quand je suis trop fatigué ou continuellement dérangé ou même attaqué par les autres, cela peut se comprendre, à condition de voir cette situation comme une maladie dont on va essayer de sortir.

    Mais ce qui est inquiétant c’est quand cet égoïsme devient un idéal de vie, une vision normale de notre relation avec les autres. Mais voyez donc la phrase qui m’a fait frémir et qui m’a poussé à réagir dans le blog. C’est celle d’une femme qui explique pourquoi elle refuse d’avoir des enfants : « Je ne veux pas m’inquiéter toute ma vie pour une autre personne ! »

    Je n’ai aucune envie de juger cette pauvre femme, et qui serais-je pour le faire, alors que je ne connais rien de la situation dans laquelle elle vit, des malheurs qu’elle a sans doute connus au cours de son existence. Mais je ne peux m’empêcher de penser que voilà encore une nouvelle victime de notre société en crise !

    Comment penser un seul instant que donner la vie à un nouvel être humain va être avant tout une cause de problèmes et de malheurs, de préoccupations et d’inquiétude, de peurs et d’angoisses ? Une personne qui en arrive à ce point doit sans doute penser que sa propre vie est bien triste et elle est peut-être elle-même déprimée ou au bord du suicide. Il faudrait la guérir. Mais quand on nous présente sur les réseaux sociaux une telle opinion, comme la pensée libre et normale d’une femme épanouie… mais quel épanouissement s’il vous plaît ?

    La vie est un tel cadeau, une telle chance qui nous a été donnée gratuitement à notre naissance et quelqu’un qui aurait la possibilité de donner cette vie ne s’en rend même plus compte ? Si c’était une personne qui vit au milieu de la guerre, ou dans une extrême pauvreté et qui aurait peur de mettre au monde un enfant qui risque d’avoir une vie malheureuse dès son enfance, on pourrait encore le comprendre… Et encore, ce sont souvent les pauvres qui ont le plus de courage d’avoir des enfants, car ils sentent que l’enfant lui-même est une richesse au milieu de leur pauvreté… Mais quand c’est une personne normale de notre société occidentale qui fait de tels discours, on peut vraiment se poser des questions… nous continuerons en tous cas à le faire dans ce blog !

     


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  • Je suis tombé ces jours-ci sur une phrase qui aurait de quoi nous décourager d’être hommes : « La vraie tragédie de la vie, c’est qu’on devient vieux trop tôt et sage trop tard. » Cette citation un peu terrible est de Benjamin Franklin, mort en 1790 à 84 ans, connu surtout pour être l’un des pères fondateurs des Etats-Unis d’Amérique. Notre citation ne dit pas à quel âge notre auteur a écrit ces mots terribles. C’est tout de même bien triste de voir ces grandes personnalités de ce monde, ces gens qui ont fait l’histoire, avoir une vision aussi négative de la vie.

    Mais reprenons notre phrase. Elle nous dit sans hésitation que la vie est un malheur, une tragédie ; pire encore, qu’elle est remplie de tragédies, mais que la plus grave d’entre elles est justement celle-ci, que l’on « devient vieux trop tôt et sage trop tard. »

    Je crois que la plus grande tragédie de l’homme est qu’il oublie trop souvent que la vie est un cadeau gratuit que nous avons reçu à notre naissance, sans l’avoir demandé, et qui va nous accompagner pour toujours. La plus simple et primordiale des sagesses serait d’accepter de tout son cœur cette vie telle qu’elle nous arrive, sans se poser trop de questions, en remerciant Dieu ou la nature ou nos parents qui nous ont donné ou transmis ce don immense.

    Je n’ai pas le temps de parler ici du cadre dans lequel grandit notre vie. Il est évident que nous sommes le plus souvent libres de changer une partie des conditions de cette vie, comme le lieu où elle se déroule, la manière dont on l’aide à se développer et surtout nos compagnons de route à la recherche d’une qualité de vie toujours plus grande. Je parle ici, bien sûr, de manière générale, car je sais bien qu’il existe des hommes qui écrasent d’autres hommes et les empêchent d’avoir cette liberté de choisir leurs conditions de vie, mais ce serait un autre sujet sur lequel nous reviendrons certainement encore souvent.

    Je veux parler ici simplement de gens ordinaires comme moi, qui ont eu une vie souvent difficile, mais qui ont réussi à y trouver la clé du bonheur, grâce surtout à ces « compagnons » merveilleux rencontrés en cours de route.

    Eh bien, ma conclusion définitive est d’abord que chaque nouvelle étape de la vie est une chance ou un cadeau qui s’ouvrent toujours pour de nouvelles découvertes que l’on n’aurait jamais pu imaginer auparavant. Moi qui ai commencé à goûter à la vieillesse, je ne peux m’empêcher de dire que c’est la période la plus belle de ma vie. Elle est venue peu à peu, comme est venue l’enfance, l’adolescence, la jeunesse, l’âge mûr, et elle m’a émerveillé. Alors je ne vois pas pourquoi je devrais être tellement ingrat avec la vie que je me mettrais tout à coup à refuser les dons qu’elle me donne. Et j’aurai encore de nombreuses occasions de m’expliquer à ce sujet.

    Mais je voudrais dire surtout que la sagesse ne vient trop tard que si on ne la laisse pas venir. Car la sagesse est justement d’accepter la vie telle qu’elle se présente, avec ses joies et ses épreuves. Et surtout, la sagesse est déjà là, dès notre enfance même, si on s’habitue à la reconnaître et à la cueillir. Je ne suis tout de même pas le premier homme à avoir de telles pensées et une telle expérience. Alors, je suis triste en pensant qu’il y a tellement de gens qui ne savent pas trouver le bonheur alors qu’il est peut-être tout simplement à portée de leur main et qu’ils ne s’en aperçoivent même pas. Je sais que mon article est volontairement provocateur, que la vie n’est pas toujours aussi simple, mais j’aimerais que ces quelques mots soient l’occasion d’un dialogue encore plus en profondeur avec mes lecteurs, que je voudrais tellement voir heureux.


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  • Des gens innocents sont morts dans une fusillade en Floride, il y a quelques jours. Les parents et amis des victimes se sont unis pour demander une nouvelle réglementation pour le port d’armes. Je ne sais pas si vous avez lu la réaction de cette mafia des fabricants et vendeurs d’armes, voilà tout bonnement qu’ils accusent ces pauvres parents ou amis des victimes de faire de la politique malhonnête : « Leur but est d’éliminer… notre liberté de porter des armes pour qu’ils puissent éradiquer toutes les libertés individuelles », a déclaré l’un d’entre eux en référence au droit constitutionnel à porter des armes. « La politisation honteuse de la tragédie, c’est une stratégie classique sortie tout droit du manuel d’un mouvement toxique. »

    Honte à ceux qui osent s’exprimer de cette manière devant la mort de personnes innocentes, qui ne sentent même plus le problème, qui vivent seulement pour profiter de ce commerce criminel des armes qui est avec la drogue une des ressources mondiales les plus extraordinaires d’argent gagné sur le malheur des autres !

    La « liberté » de porter des armes, disent-ils, le « droit » à porter des armes : mais ces gens sans conscience ni scrupules ne se rendent-ils pas compte que les armes sont faites d’abord pour tuer ? Ils revendiquent en quelque sorte la liberté de tuer, le droit de tuer, avec toutes les bonnes excuses de toujours qui présentent le port d’armes comme un simple droit de se défendre.

    On ne peut pas se taire devant de telles pensées criminelles. Où va l’humanité si les dirigeants d’un pays qui prétend être à l’avant-garde de la civilisation en arrivent finalement à la loi de la jungle ? Je sais bien qu’on ne va pas éliminer la criminalité d’un jour à l’autre. Mais il existe normalement une police et une armée officielles dans un pays qui se respecte. Si on laissait seulement le « droit » de porter des armes à la police et à l’armée, le nombre des armes diminuerait d’un seul coup dans une proportion extraordinaire. Les gangs ou mafias de toutes sortes devraient se replier sur d’autres moyens pour continuer leurs trafics et le monde se porterait beaucoup mieux. Mais quand tout le monde peut porter des armes, allez distinguer entre les bons et les mauvais…

     

    Quand on appellera les choses par leur nom, quand on réglementera l’industrie et le commerce des armes dans le monde, le climat s’assainira d’un seul coup, mais les marchands d’armes se laisseront-ils faire ? 


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  • Il y a quelques jours, deux de mes lecteurs ont réagi à la publication d’une de mes phrases provocatrices qui disait : « Donner et se donner, c’est le début du bonheur. »

    L’une m’a dit : « Parfois, on est mal compris. » Et l’autre : « Très peu connaissent ce chemin. »

    Tous les deux ont tout à fait raison. Mais c’est bien pour cela que je me bats chaque jour dans ce blog, pour sortir de la mentalité de notre pauvre monde qui vole bien bas.

    Je sais que j’écris d’une manière qui provoque et je continuerai à le faire, parce que c’est un devoir de s’aider à monter ensemble vers la lumière.

    J’avais déjà traité le premier sujet en septembre 2015, avec un article qui s’intitulait : « Quand on n’est pas compris. » et que mes lecteurs peuvent retrouver facilement.

    Cela fait longtemps que j’ai décidé de ne plus trop chercher à être toujours compris. J’y ai passé réellement trop de temps et y ai laissé trop d’énergie pour bien peu de résultats. L’important n’est pas d’être compris, mais d’être aimé.

    Or, quand on donne continuellement, du matin au soir, l’autre ne peut pas ne pas être touché. Et je ne parle pas ici tellement de donner de l’argent ou des choses matérielles. C’est extraordinaire de voir tout ce qu’on peut donner, quand on y pense un peu. On peut donner son temps, sa disponibilité, son sourire ou une poignée de main. On peut donner son attention ou son écoute, un conseil ou une suggestion. On peut faire don de ses talents ou de ses capacités, de ses connaissances ou de son expérience. On peut donner son cœur et tout son amour. Et l’autre ne restera jamais indifférent.

    Bien sûr ce ne sera peut-être pas l’autre que j’attends. Je vais aider une personne qui ne va même pas se rendre compte du geste que j’ai fait pour lui (qui ne va donc pas me comprendre), mais ce sera peut-être une autre personne présente qui va être frappée par mon attitude et qui va se rapprocher de moi et devenir mon ami. Peu importe d’où viendra la réaction positive. Mais là encore, comme nous le disions pour la confiance, le don appelle le don, et si je continue à donner et à me donner, va grandir peu à peu autour de moi un cercle de personnes qui se sentent en confiance avec moi, qui voient que je n’ai pas d’intérêts cachés et qui vont entrer dans cette culture du don encore si rare dans notre humanité malade, mais qui fait respirer quand on la pratique.

     

    Et on en vient ici à la deuxième remarque : « Très peu connaissent ce chemin. » C’est bien évident. Mais c’est justement là qu’on a l’occasion ou la possibilité de faire un choix de vie qui peut influer sur le monde qui nous entoure. Si tellement peu nombreux sont ceux qui donnent, n’est-ce pas précisément parce qu’ils n’ont pas trouvé sur leur chemin des gens qui étaient heureux de donner ? Quand on fait de la publicité pour un nouveau produit, on montre des gens qui utilisent ce produit et qui semblent heureux. C’est aussi simple que ça : donner et montrer qu’on est heureux. Les gens qui vont essayer à leur tour seront tellement touchés par cette nouvelle découverte qu’ils nous suivront bientôt et nous dépasseront sans doute très vite. Mais il faut être convaincu au départ, ne pas s’arrêter devant les échecs et montrer que le bonheur au cœur de l’homme ne dépend pas des apparences, mais de la liberté intérieure que ce don répété en toute circonstance va très certainement créer peu à peu en nous…


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