• [J’ai écrit cet article avant les attentats de Beyrouth et de Paris, mais je sens qu’il est plus que jamais valable.]

    Je sais que je le dis et le redis, je le répète sans cesse au risque de lasser mes amis, et ici mes amis lecteurs, mais je crois que la plus grande bataille qui s’est déclenchée depuis quelque temps dans notre monde est surtout une bataille entre deux visions des relations entre les hommes.

    C’est une bataille terrible, bien plus grave que la bataille des armes ou des pouvoirs économiques ou politiques. Car c’est une bataille dont l’enjeu est l’avenir même de l’humanité.

    Certains pensent, avec une foule de raisons, d’arguments, de « preuves » à l’appui, car même les aveugles pensent voir dans la nuit et apporter des preuves, que des hommes différents ne peuvent pas cohabiter ensemble. L’avenir serait de bien délimiter son territoire, de vivre avec ceux qui ont les mêmes idées que nous, les mêmes croyances, la même culture, quand cela ne va pas jusqu’au racisme de penser que des « peaux » de couleurs différentes ne feront jamais bon ménage ensemble… Et puis, puisqu’on ne peut pas faire tout de même comme si « les autres » n’existaient pas, puisque nous sommes tous quelque part interdépendants, nous établissons avec ces autres des lois, des accords qui nous permettent de rester le plus possible chacun tranquille dans son coin, en traçant des frontières les plus claires que nous pouvons, dans une sorte de paix armée où il faut bien être prêt à se défendre, car cette vision de l’humanité est basée avant tout sur la méfiance réciproque et risque d’en arriver finalement à un suicide collectif.

    Et, à côté de cela, il y a la vision, utopique pour beaucoup, loin des faits, démentie chaque jour par de nouvelles guerres et de nouveaux conflits de toutes sortes, qui ose penser que nous sommes faits, nous les hommes et les femmes ensemble, tous ensemble, de quelque origine que nous soyons, pour vivre en harmonie, en paix et même en unité. De grands mots tellement loin de ce qui se passe réellement dans le monde qu’ils finissent par sonner creux ? C’est beaucoup plus intelligent de s’armer chaque jour un peu plus pour être prêt quand l’autre voudra nous faire du mal ou même nous envahir ?

    Si on a seulement un tout petit peu de bon sens, on voit bien que seule la deuxième vision peut construire quelque chose de positif. Mais alors, que faire de tous les signes négatifs que nous rencontrons à chaque instant sur notre route ? Les ignorer comme s’ils n’existaient pas ? Non, il faut prendre les évènements, les hommes et les choses comme ils se présentent à nous concrètement et essayer de les comprendre. La prudence est toujours importante. Mais il y a une immense différence entre la prudence qui naît de la méfiance et celle qui prépare le chemin à la confiance. Chacun de nous a fait l’expérience, au cours de sa vie, de relations extraordinaires avec des gens avec lesquels on n’aurait jamais pu imaginer auparavant pouvoir s’entendre. Et non seulement nous nous sommes entendus, mais souvent nous nous sommes découverts réciproquement avec une telle joie et une telle surprise que notre vie a changé depuis ce genre de rencontres.

     

    Alors, restons prudents, ne brûlons pas certaines étapes, mais cherchons ceux qui sont différents et qui peuvent nous enrichir et que nous pouvons enrichir chacun à son tour et montrons au monde autour de nous, crions-le sur les toits, comme il est beau de vivre ensemble différents ! Sinon ma vie, que j’ai dépensée depuis plus de quarante ans au Moyen Orient, loin de mon pays d’origine, et la vie de milliers d’hommes et de femmes qui se battent pour construire des ponts entre les cultures différentes, ne seraient que de pauvres illusions ridicules : j’espère que l’homme a encore assez de sagesse en lui, assez de conscience et de bon sens, pour choisir la vision qui va le délivrer avant qu’il ne soit trop tard !


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  • (Après les nouveaux attentats de Paris)

    Excusez-moi pour le ton de l’article que je commence à écrire, mais je n’arrive plus à me taire. Je viens de participer hier soir au dîner de gala organisé par la Fondation libanaise Adyan pour le dialogue interreligieux, la vie ensemble entre chrétiens et musulmans et la paix. La veille, une nouvelle série d’attentats horribles avait endeuillé de nouveau Beyrouth. Certains s’étaient demandé si le dîner de gala devait être annulé. Mais les organisateurs avaient répondu que la tenue de ce dîner était la meilleure réponse aux attentats, pour ne pas leur montrer qu’ils auraient en quelque sorte raison.

    Cette soirée a été mémorable, émouvante, dans un climat positif de paix, de solidarité, de fraternité comme rarement j’en ai vécu. A peine rentré à la maison, j’apprends par internet la nouvelle des attentats de Paris. Que penser ?

    Certainement, cette violence n’est pas près de s’arrêter d’un moment à l’autre. Mais que faire ? Il est indéniable que les terroristes ont sur nous un grand avantage psychologique : ils n’ont apparemment pas peur de mourir. Simplement parce qu’ils sont fous ou drogués ou les deux ensemble. J’ai vécu l’expérience de la guerre au Liban : devant la mort et en particulier la mort violente, on ne peut pas ne pas avoir peur. Même avec les plus grands idéaux dans le cœur, comme celui d’être prêt à donner sa vie pour des êtres chers, la peur est toujours là, on peut certes la dominer, la dépasser, mais sinon nous ne serions pas des personnes normales. Ici nous avons affaire à de véritables fous.

    Mais où sont les responsables de cette folie ? En chacun de nous, avant d’accuser les autres. Chaque fois que nous n’avons pas été capables de redonner de l’espoir à une personne dans la misère, désespérée, rejetée… Mais combien de fois, pour voir tout de même le positif, nous avons permis à des gens de se remettre à voir l’avenir avec une nouvelle lueur dans les yeux, à travers toutes sortes d’actions de solidarité. Selon voilà, cela n’a pas suffi…

    Je crois tout de même que l’action individuelle, celles des milliers d’associations qui se battent pour la paix et la justice, n’arriveront jamais à grand-chose tant que nos Etats mèneront la politique insensée qu’ils sont en train de mener. Et, moi qui suis Français, je dois ici demander des comptes à mon gouvernement. Chacun doit le faire dans son propre pays. Il ne s’agit pas ici de la pauvre politique de partis, de droite ou de gauche, car nos gouvernements successifs n’ont pratiquement jamais changé ces dernières années de politique de base, quelle que soit leur tendance.

    On ne peut pas continuer à jouer avec le feu. C’est vrai que ces terroristes sont les plus grands criminels qu’on puisse imaginer. Mais sans armes et sans argent, comment auraient-ils pu réaliser ces crimes horribles ? Qui les a aidés ou au moins qui a fermé les yeux sur ce qu’ils font ? On ne peut pas vouloir la paix et continuer directement ou indirectement à provoquer des conflits, à écouler ou vendre des armes, sous prétexte que nos armes sont « propres », sous prétexte que si nous-mêmes ne vendons pas des armes à certains pays, d’autres parties sans foi ni loi le feraient et ce serait bien pire. Mais c’est nous qui sommes en train de devenir « sans foi ni loi ». Nous devons demander à notre gouvernement et à nos services secrets une nouvelle transparence. Ils ne peuvent pas faire impunément ce qu’ils font au Moyen Orient, en Afrique ou ailleurs au nom de notre peuple, sans que nous soyons au moins un peu au courant. La situation désespérée du Moyen Orient, le problème des réfugiés ne sont pas suffisants pour nous faire réfléchir ?

     

    La France continue à vendre des armes, mais que fait-elle pour la paix ? Et ici il n’y a pas d’autre solution que la paix. La paix ne s’obtiendra jamais par les armes. La victoire des alliés en 1918 n’a été que le prélude, 20 ans plus tard, à une nouvelle guerre mondiale encore plus terrible que la précédente. Ce n’est pas la victoire des Américains et de tous les alliés en 1945 qui a construit la paix relative que nous connaissons maintenant en Europe, mais le courage de certains de nos hommes politiques qui ont décidé de « faire la paix ». Toute autre chemin est mensonge et hypocrisie, propagande électorale ou pire encore, collaboration avec les buts non avoués de multinationales qui essayent de gouverner le monde à leur façon sans même plus demander leur avis aux peuples qu’ils prétendent servir. Trop, c’est trop ! Il y a au Moyen Orient, en Afrique et partout ailleurs des hommes de paix courageux : il faut leur donner les moyens de s’asseoir ensemble à des tables officielles et de décider eux-mêmes des solutions à suivre. Sinon il y aura encore tous les six mois de nouveaux attentats à Paris, de nouveaux réfugiés à nos frontières, de nouveaux désespérés prêts à tout. Vous voyez vraiment les choses différemment ?


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  • Quand j’étais jeune, j’ai été très fortement marqué par un livre d’Emmanuel Mounier qui s’appelait « L’affrontement chrétien ». Ce livre répondait au fameux philosophe de la « mort de Dieu », Friedrich Nietzsche, qui se moquait des chrétiens parce qu’il les voyait marcher le dos courbé, les yeux à terre, résignés à attendre le bonheur seulement dans l’au-delà après la mort.

    Nietzsche n’avait peut-être pas complètement tort, même s’il est toujours injuste de juger des gens de l’extérieur sans savoir les raisons profondes de leur comportement. Il existe certainement des gens qui vivent des situations tellement dramatiques qu’ils ne cherchent dans la foi ou la religion qu’un refuge qui les mettre à l’abri de la vie sur cette terre qui leur semble trop difficile à vivre.

    Tout cela n’est évidemment pas le but du message de Jésus-Christ, ni, je crois, d’aucune religion. Mais on peut comprendre pourquoi ces attitudes passives ou pessimistes ont pu éloigner de Dieu et de la religion beaucoup de gens. Emmanuel Mounier m’a donc aidé à comprendre, dans un moment important de ma vie, le moment des choix et des grandes décisions, dans quelle direction je voulais me lancer.

    Oui, la vie est un affrontement, un affrontement de chaque jour, ou alors ce serait bien triste. Indépendamment des conditions dans lesquelles nous nous trouvons, il y a toujours une part de liberté en nous qui nous permet de décider si nous voulons subir passivement tout ce qui nous arrive, ou si nous voulons l’affronter.

    Là encore, nous ne pourrons jamais nous permettre de juger ceux qui nous semblent passifs, pessimistes et écrasés par la vie : il faudrait d’abord se mettre à leur place. Mais cela ne nous empêche pas de nous tourner avec admiration et reconnaissance vers tous ceux qui ont décidé un jour d’affronter leur situation telle qu’elle était, sans plus se plaindre ni regarder en arrière. Je pense à ces personnes handicapées qui se sont fait une place comme tout le monde dans la société. Je pense à ces gens qui ont tout perdu et qui ont eu le courage de recommencer à zéro une nouvelle vie, comme si c’était normal. Je pense à ces gens qui se dévouent chaque jour pour alléger la souffrance des autres. On n’en finirait pas de citer des exemples, qu’on montre malheureusement parfois comme des exceptions bizarres, alors que ce sont simplement des gens qui croient en l’homme, en la solidarité et en la réciprocité. Et des gens comme cela, on en trouve dans toutes les religions et en dehors des religions. Il existe au cœur de l’homme un ressort qui le rend capable de regarder en face ce qui lui arrive, de rebondir après un échec ou une catastrophe.

     

    Mais ce qui est sûr, c’est qu’il est pratiquement impossible d’affronter la vie tout seul. Bien sûr chacun doit être prêt à prendre ses responsabilités, mais nous ne sommes pas des machines. Nous sommes faits pour vivre ensemble « en famille ». Lorsque nous découvrons que nous sommes tous frères et sœurs de la même humanité, quels que soient notre origine, notre âge et la couleur de notre peau, alors nous pouvons ensemble vraiment regarder dans les yeux notre présent et notre avenir. C’est au fond le but de ce blog, et je suis heureux de voir que notre initiative commence tout doucement à faire son chemin parmi les gens qui cherchent justement à porter sur la vie un regard positif et optimiste.


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  • A une époque où les frontières s’ouvrent de plus en plus, au moins dans les médias, où les cultures du monde entier apprennent à s’entrepénétrer et à s’enrichir mutuellement, il est impressionnant de constater combien de personnes ont encore peur, terriblement peur d’être envahis par les autres. Combien d’hommes politiques à la courte vue pensent gagner les élections en promettant à leur électorat qu’ils les protégeront contre ces « autres » qui veulent les envahir. Et le pire c’est que beaucoup de gens les élisent pour cela.

    Mais ici, je voudrais être très clair : mon article ne voudrait surtout pas s’adresser au Liban et aux Libanais qui ont été depuis longtemps envahis : Arméniens, Palestiniens, Irakiens, Syriens… Les Arméniens ont heureusement eu le temps de s’intégrer ainsi que certains Syriens, mais la plupart des autres sont là comme une charge bien lourde pour ce petit pays. Et tant que les grands de ce monde ne voudront pas s’accorder pour résoudre ensemble tous les problèmes du Moyen Orient, la situation restera écrasante pour un pays qu’on appelait il n’y a pas si longtemps la Suisse du Moyen Orient…

    Non, mon intention aujourd’hui est une autre : me moquer de mes compatriotes français et de mes frères d’Europe qui ont peur d’ouvrir leurs frontières. « Me moquer », entendons-nous, il n’y a rien de méchant pour moi dans ce mot : les vrais amis ont le droit et le devoir de se moquer gentiment de ceux qui risquent de faire une grosse bêtise, si on ne les réveille pas à temps. C’est une des plus grandes « batailles » que nous devons mener aujourd’hui.

    Le monde, comme la nature, avance, progresse, même si cela semble parfois à reculons, mais ce qui est sûr c’est que le passé n’existera plus jamais et qu’il faut bien s’adapter aux nouvelles réalités. On peut le faire avec la mentalité de quelqu’un qu’on conduit à l’abattoir pour y être achevé, ou avec la passion de celui qui sait que dans toute évolution de l’humanité il y a toujours de bonnes surprises, des éléments positifs.

    Trouverait-on aujourd’hui quelqu’un qui préférerait revenir vivre au Moyen Age ou au temps de l’empire romain ? Est-ce simplement parce que nous avons maintenant l’électricité, nos voitures, la télévision ou internet ? Ou est-ce aussi que beaucoup de valeurs de respect de la personne, d’écoute et de dialogue, de progrès relationnel ou social rendent notre vie de maintenant plus humaine, plus harmonieuse qu’autrefois, malgré toutes les contradictions que nous devons affronter ?

    Il faudrait voir maintenant les causes réelles de notre peur d’être envahis. Si ce sont seulement des causes matérielles, la peur que des gens venus d’ailleurs viennent partager nos richesses, alors nous avons sans doute raison d’avoir peur et c’est bien mérité : si nous ne commençons pas volontairement à partager les richesses que nous nous sommes accumulées depuis surtout deux siècles, souvent sur les dos des autres, nous serons bientôt obligés de le faire par la force et la violence : c’est mieux de s’y mettre aujourd’hui de tout notre cœur en comprenant ceux qui se sentent lésés.

    Mais si notre peur est de perdre notre identité, notre personnalité, il y a là effectivement un problème de fond à examiner. Nous y reviendrons prochainement dans un autre article, mais aujourd’hui je voudrais simplement lancer quelques pistes provocatrices.

    -          Si j’ai peur que l’autre m’envahisse et m’impose sa personnalité et son identité, c’est peut-être que j’ai une bien pauvre idée de moi-même : à approfondir.

    -          Si je pense que l’autre risque de me donner ses valeurs, cela veut dire que je n’ai rien compris aux valeurs, car les valeurs ne s’imposent jamais par la force, elles entrent en nous seulement par l’expérience et la conviction, sinon ce ne sont pas des valeurs.

    -          Si je pense que l’autre va me voler mes valeurs, c’est que je n’ai pas compris que les valeurs sont faites pour être partagées.

    -          Si je pense que celui qui va m’envahir n’a pas de valeurs, c’est que je suis un pauvre homme raciste ou qui vit sur la lune. Tout peuple a des valeurs et c’est beau de les mettre en commun, tout le monde y gagne : voyez la beauté d’un peuple comme le peuple brésilien.

    L’exemple du peuple libanais va m’aider à me faire comprendre. Les Libanais souffrent car la situation de leur pays est intenable. Ils sont victimes d’une grande injustice internationale. Si l’on pense que le nombre de personnes d’origine étrangère qui vivent sur le sol Libanais arrive au moins aux deux tiers de la population totale du pays, c’est comme s’il y avait en France 40 millions de personnes d’origine étrangère installées depuis la fin de la seconde guerre mondiale. On ne parle pas ici de recevoir quelques milliers de réfugiés. Et bien je vois qu’avec toute cette situation parfois dramatique, les Libanais sont toujours les Libanais, ils ont leur identité, leur âme libanaise, leurs valeurs, leur personnalité qui est différente de celle des Palestiniens, des Syriens, des Irakiens (qui ont eux aussi leurs valeurs et leurs richesses, différentes). Ils sont parfois tentés eux aussi d’émigrer ailleurs, mais ils sont toujours eux-mêmes et ils n’ont pas peur de l’être.

    Affaire à suivre…

     

     

     


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  • Je vois que, ces temps-ci, ma rubrique « batailles » est celle où j’écris le plus. C’est qu’il faut vraiment se battre si l’on veut changer notre pauvre monde malade. Aujourd’hui je tombe sur le passage d’une déclaration de Mr Marsaud, député des Français de l’étranger (et le comble c’est qu’il est député des Français du Moyen Orient : qui peut encore voter pour lui avec de telles opinions insensées ?!)

    Je n’ai pas ici la place de faire un long débat avec Mr Marsaud. Je vais sans doute enlever ses phrases de leur contexte. Mais contexte ou pas, Mr Marsaud se demande « si Daech n'est pas un élément stabilisateur de la région ». Selon lui, « Daech est en train de créer un "sunniteland", ce qui n'a jamais existé parce que, finalement, le Moyen-Orient est en train de souffrir des accords Sykes-Picot de 1916 (...) qui avait fait une partition inintelligente et un peu n'importe comment du Moyen Orient. Aujourd'hui, on est en train de créer un État sunnite et il y avait besoin d'un État sunnite ».

    Ou bien notre député est un fou et alors il n’a pas une grande responsabilité, ou il est inconscient et cela revient au même (mais alors la responsabilité est de ceux qui ont voté pour lui) ou bien c’est un vendu et un enfant comprendrait de quoi il s’agit.

    Si un élément de l’Etat islamique vient un jour décapiter le fils de notre député ou violer sa fille, il continuera à dire que Daech est un élément stabilisateur ? Que les occidentaux, France et Royaume Uni en tête, aient fait une partition du Moyen Orient pour le moins maladroite il y a presque 100 ans, c’est évident. Mais on voudrait faire pire encore pour réparer nos erreurs passées ?

    Comment le représentant d’un état laïc se permet-il de dire qu’il faut créer maintenant un état sunnite ? Vous allez mettre où nos amis turcs ou kurdes ? On va perpétrer de nouveaux génocides pour établir de nouvelles frontières sur la base de la religion ? En chassant bien sûr toutes les pauvres minorités qui existent encore au Moyen-Orient ? Ou bien c’est un truc pour faire s’entretuer un peu plus ces peuples et vendre d’autres armes ?

    Et quand je lis ensuite qu’un général américain propose d’utiliser certains combattants de Al Nosra (qui massacrent eux aussi allègrement au nom de la religion) pour combattre l’Etat islamique ! A quoi joue-t-on ? On joue aux échecs sur le dos de peuples les plus faibles ?

    Et pour finir, Mr Fillon, ancien premier ministre, déclare que la situation des réfugiés qui meurent aux portes de l’Europe est « insoutenable! » «  Quand l'Europe se décidera t elle à former une grande coalition pour imposer la paix en Syrie? », se demande-t-il. Là encore inconscience ou hypocrisie ? D’abord, qui est la France ou qui est l’Europe pour imposer une paix en Syrie ? Seules les Nations Unies auraient le droit de le faire, mais laisse-t-on les Nations Unies faire quelque chose ?

    Et si l’on veut « imposer » une paix au Moyen Orient, Mr Fillon sait très bien qu’il faudrait d’abord l’imposer entre israéliens  et palestiniens, envahisseurs et envahis, (car c’est leur conflit qui a créé ensuite le chaos dans tout le Moyen Orient). Ou Mr Fillon le sait et il n’ose pas le dire... !!! Ou il ne le sait pas, mais alors comment est-il entré en politique ?

    Il y a des jours où j’ai vraiment honte d’être français ou européen ou occidental. Je sais quand même qu’il y a encore des gens sincères qui se battent pour la vérité et la justice. Mais il faut en faire un peu plus, on ne peut pas rester comme cela les bras croisés : qu’en pensez-vous ?

     


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